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Une station de travail pour défonceuses

Voici un meuble qui va redonner une place centrale à l’utilisation de la défonceuse dans votre atelier.

Par Matt Long

La défonceuse est l’outil le plus polyvalent de l’atelier, on le sait. Mais, pour en tirer le meilleur parti, elle requiert tout un tas d’objets complémentaires. Tous les amateurs de défonceuse vous le diront, réussir à ranger de façon pratique tous les gabarits, toutes les fraises et tous les accessoires peut devenir une vraie gageure… même dans un grand atelier !

C’est pour cela que j’ai pensé qu’il serait intéressant de proposer un modèle de station de travail avec une emprise au sol réduite – idéale pour les petits ateliers –, mais qui offre une surface de rangement et de travail concentrée pour tous vos éléments.

Le dessin de départ de cette station de travail a été monté autour d’un grand tiroir à charnières destiné à recevoir les gabarits, et que j’ai aussi agrémenté d’une table de défonceuse escamotable. Voici donc le résultat. J’ai utilisé du MDF et fait en sorte que la structure soit assez simple à réaliser. Il est bien sûr toujours possible d’utiliser du contreplaqué et de préférer un assemblage par rainures plutôt que par biscuits, à vous de choisir. Ce meuble est tout à fait fonctionnel et suffisamment solide tel quel.

Construction

Repérez les différents éléments sur les panneaux de MDF.

1- La première étape consiste à repérer les planches de MDF pour la coupe. J’ai utilisé deux épaisseurs de planche : du 18 mm pour la structure et du 9 mm pour le dos et les tiroirs. Si vous préparez bien vos coupes, vous devriez tenir les éléments en 9 mm sur une seule planche et les éléments en 18 mm sur deux.

 

Une scie circulaire équipée d’un rail de guidage permet de faire un travail rapide et précis.

2- Une fois vos mesures prises et reportées à partir de la fiche de débit, il est temps de passer au débit. J’ai eu la chance d’avoir accès à la scie circulaire Mafell KSS300 équipée de son rail de guidage. Une fois les planches montées sur des tasseaux de support et la scie branchée au système d’aspiration – ce qui est essentiel quand on travaille avec du MDF –, je n’ai plus eu qu’à enchaîner les coupes.

 

Fraisez les rainures qui accueilleront le panneau arrière sur l’arrière de la structure.

3- L’étape suivante consiste à fraiser la feuillure qui accueillera le dos de 9 mm sur la tranche arrière des panneaux de la structure. J’ai utilisé le montant opposé comme rail de guidage pour chacune des feuillures, ainsi qu’une fraise à feuillure de 25 mm. La feuillure de 9 mm est obtenue en deux passes. L’usinage du MDF produit énormément de poussière ; aussi, assurez-vous de prendre toutes les précautions nécessaires – ici, un aspirateur et un casque-masque antipoussière.

 

Les montants n’étant pas exactement identiques, il a fallu passer un coup de rabot.

4- Pour rainurer les emplacements des étagères coulissantes pour les fraises, il suffit de placer les deux montants côte à côte à niveau et de les immobiliser avec des serre-joints. Vous n’avez plus qu’à repérer les emplacements et à fraiser le long d’une règle de guidage. C’est un bon moyen de vérifier que les montants font bien la même longueur et de les rectifier au besoin avec un coup de rabot à main.

 

Les rainures ont été faites à l’aide d’une règle droite et d’une fraise droite de 12 mm.

5- J’ai utilisé un des serre-joints en guise de règle pour la défonceuse. Il est préférable de faire plusieurs passes (au moins deux) pour usiner la rainure avec une fraise de 12 mm.

 

Une latte permet de repérer facilement les positions des lamelles et de rendre les étagères interchangeables.

6- Il faut ensuite repérer les emplacements pour les étagères qui seront ensuite assemblées à l’aide de lamelles. Afin de faciliter le repérage, j’ai utilisé une baguette pour reporter les positions des lamelles sur les montants et les étagères. N’oubliez pas que l’étagère la plus basse est moins profonde que les autres à cause du placement du tiroir dans le bas de la structure.

 

Une règle droite gardera les rainures des lamelles bien en ligne sur les montants latéraux.

7- Il faut maintenant percer les rainures des lamelles sur les montants et les côtés des étagères. Pour obtenir une bonne concordance entre les rainures, placez le support de guidage calé sur le haut ou le bas de l’étagère pour éviter les décalages. En ce qui me concerne, j’utilise une règle droite pour que les rainures soient toujours centrées droites et en ligne.

 

La logique veut que le montage de la structure se fasse à plat sur le sol de l’atelier. Le serrage est commencé à plat sur une des faces, puis la structure est relevée pour serrer la seconde…

8- Maintenant que les éléments de la structure et d’assemblage sont coupés, il est temps de passer au montage. Comme la structure est assez imposante, vous aurez peut-être besoin d’un peu d’aide pour l’assembler. Avant de passer au collage, je préfère généralement faire un montage à blanc pour m’assurer que tout correspond. Pour cela, utilisez des serre-joints pour maintenir chaque pièce en place. Une fois que vous avez tout vérifié, encollez les différentes pièces avec une colle blanche et mettez le tout sous serre-joints bien à plat sur le sol. Essayez de ne pas mettre trop de colle pour ne pas passer une heure à tout nettoyer après coup et vérifiez bien l’équerrage de la structure en mesurant les diagonales.

 

… si la technique n’est pas très orthodoxe, elle fonctionne et permet de garder l’ensemble parfaitement d’équerre. Vous prendrez ensuite les mesures du panneau de fond.

9- Une fois que le collage est bien sec, retirez les serre-joints et prenez les mesures pour le panneau du fond. Je préfère prendre les mesures à partir d’une structure déjà montée pour les adapter aux décalages dus au montage et au collage.

 

J’avais oublié de rainurer l’étagère. Heureusement, l’espace disponible permet d’y passer une petite défonceuse.

10- Bien sûr ! J’avais oublié de fraiser les rainures pour le renfort central de séparation des tiroirs et des plateaux mobiles pour les fraises. Heureusement, l’espace était suffisant pour pouvoir passer une petite défonceuse entre les étagères et usiner les rainures – d’abord sur l’étagère inférieure, puis, après avoir retourné l’ensemble tête en bas, la supérieure. Le casque-masque est essentiel pour cette opération.

 

Déposez une ligne de colle et venez plaquer le panneau de fond.

11- Une fois les rainures fraisées, j’ai pu passer au collage des panneaux arrière.

 

Un cloueur à gaz facilite grandement le clouage du panneau sur la structure.

12- Un cloueur permet de s’affranchir facilement de l’opération de montage.

 

Fraisage des rainures dans le montant vertical central des tiroirs.

13- Une fois le panneau arrière en place et la colle bien sèche, j’ai fraisé la rainure dans le montant central qui reçoit les plateaux à fraises. Les deux éléments finis, je les ai mis en place en les collant.

 

Les baguettes de protection sont collées et clouées sur la face avant de la structure.

14- Les bordures des panneaux en MDF sont assez fragiles. Aussi, pour éviter tout problème, j’ai découpé des baguettes de protection pour l’ensemble de la structure. Comme il s’agit d’un meuble d’atelier, les baguettes sont simplement collées et fixées à l’aide de petites pointes. Les pointes ont été chassées en profondeur avec un pointeau et les trous en surface des baguettes ont été rebouchés à l’aide d’un mastic époxy.

 

Poncez la face avant une fois que le mastic est sec.

15- Une fois le mastic sec, il n’y a plus qu’à poncer les faces avant de l’ensemble. J’ai réalisé à ce moment-là que les deux étagères qui accueilleraient la table de défonceuse avaient besoin d’être renforcées, j’ai donc ajouté des traverses au-dessus et en dessous de celles-ci. Cela permet en plus de s’assurer que rien ne tombera sur la table pendant que vous utiliserez votre défonceuse.

 

Vissez le tasseau de maintien du tiroir sur charnières.

16- Le travail consiste à monter le grand tiroir sur charnières dans le bas de la structure. Ici aussi, la construction en est simple grâce à l’utilisation de tasseaux pour maintenir l’ensemble. J’ai pris des tasseaux en 75 x 25 mm pour avoir une belle surface de contact pour la colle. L’ensemble est alors collé, vissé et maintenu à l’équerre avec des serre-joints pendant le séchage.

 

Découper la poignée d’ouverture du tiroir fut un jeu d’enfant… car j’avais déjà un gabarit d’un ancien projet.

17- Ayant déjà en ma possession un gabarit d’un précédent projet, l’usinage de la poignée du tiroir a été fait en très peu de temps.

 

Les angles sont adoucis à l’aide d’une fraise quart-de-rond à roulement de guidage.

18- J’ai ensuite utilisé une fraise quart-de-rond pour donner un arrondi agréable aux bords interne et externe de la poignée.

 

Vous arrondirez aussi les arêtes avant du tiroir ainsi que celle de la traverse haute de la structure pour en adoucir la prise en main.

19- Le tiroir est construit de telle façon que celui-ci pivote à partir de l’angle de la face avant inférieure et que le haut de la face arrière sert de butée d’ouverture, empêchant ainsi le tiroir de se renverser complètement. Pour que la prise en main soit agréable, vous passerez votre fraise quart-de-rond sur le tasseau supérieur de butée ainsi que sur l’arête supérieure de la face avant.

 

Le dos du tiroir sur charnière nécessite un tasseau de renfort pour en supporter le poids quand celui-ci est fermé.

20- Étant donné que le tiroir n’est pas aussi profond que la structure, il vous faudra fixer un tasseau de butée sur la face arrière du tiroir pour l’empêcher de trop rentrer en profondeur dans le meuble.

 

Les charnières sont simplement vissées sur la face avant du tiroir et de la structure.

21- Une fois que le tiroir est installé dans son logement, vous n’avez plus qu’à visser les charnières sur la face avant du tiroir et sur la structure du meuble. Le poids du tiroir sera principalement supporté par la traverse supérieure de la structure.

 

Premier essai d’ouverture du tiroir… tout fonctionne parfaitement !

22- Votre tiroir doit normalement s’ouvrir et se fermer sans effort.

 

Une fois les tiroirs montés à l’aide de feuillures, poncez-les avec une ponceuse orbitale.

23- Il faut maintenant s’occuper des petits tiroirs. Pour cela, rien de plus simple, faites des feuillures sur les faces avant et arrière ainsi que sur le fond et clouez-les avec les côtés et le fond qui devront faire 9 mm de moins que la face avant du tiroir. Collez et mettez l’ensemble sous serre-joints, laissez sécher. Vous pouvez maintenant les poncer à la ponceuse orbitale. La face avant est clouée aux côtés et au fond du tiroir.

 

Mon assemblage ayant été suffisamment précis, le tiroir s’intègre parfaitement, sans retouches.

24- L’ouverture des tiroirs se fait par un trou de tirage (vous pouvez aussi mettre des boutons) que vous percerez sur un diamètre de 25 mm dans la face avant. Arrondissez-en l’arête avec une fraise quart-de-rond à roulement de guidage. De façon assez heureuse, une fois poncés, les tiroirs s’ajustaient parfaitement et n’ont pas nécessité de reprises.

 

Rien de tel qu’une lasure acrylique pour bloquer les émanations de COV du MDF.

25- Puisque le MDF dégage du formaldéhyde, tant lors de la coupe que naturellement, il est préférable d’appliquer une finition de surface qui en bloque les émanations. Il me restait un pot de lasure acrylique en phase aqueuse qui m’a permis de recouvrir l’ensemble.

 

Rainez soigneusement l’emplacement qui accueillera la semelle de votre défonceuse sur la face inférieure de la table.

26- Vous pouvez maintenant passer à la fabrication de la table de défonceuse. Il s’agit d’un modèle ultrasimple sans plaque d’embase. Cependant, rien ne vous empêche d’en mettre une (le sujet a déjà été abordé de nombreuses fois dans les pages du magazine). Ici, j’ai simplement rainé la forme de la semelle sur la face inférieure de la table. La défonceuse sera installée sous table à l’aide de deux écrous papillons passant au travers de deux tasseaux qui accueillent les tiges de guidage de la défonceuse.

 

La défonceuse est maintenue en place à l’aide de ses tiges de guidage bloquées par des tasseaux vissés à la table avec des écrous papillons.

27- Ce montage permet de maintenir la défonceuse fermement en place. Une fois la défonceuse montée, vous n’avez plus qu’à fraiser votre chemin au travers du plateau pour en faire la lumière.

 

Les cales de maintien de la table de défonceuse sont collées, puis vissées dans la structure.

28- Afin de pouvoir être rangée dans le tiroir basculant avec vos gabarits, la table doit être moins large que celui-ci. Aussi, pour la maintenir de façon stable dans son logement, collez et vissez des cales de chaque côté du logement.

 

Un tourillon de 25 mm permet de bloquer la table dans la structure.

29- Quand elle est installée dans le logement, la table est bloquée à l’aide d’un tourillon géant qui passe au travers de l’étagère supérieure et de la table elle-même.

 

Voici une version des plus basiques d’une table de défonceuse. Le rail de guidage est simplement bloqué à l’aide de serre-joints. Vous pouvez toujours fabriquer un système coulissant avec écrous de serrage…

30- Une fois le rail de guidage mis en place avec des serre-joints, la table est prête à l’emploi.

 

La table se range facilement dans le tiroir. Vous voudrez peut-être installer une séparation pour pouvoir y accéder facilement, même quand le tiroir est rempli avec les gabarits.

31- Et quand vous ne l’utilisez pas, la table se range tranquillement dans le tiroir… Pratique, non !?

 

 

 

 

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