Actualités

Le remplacement d’une clôture

Mis à part les diamants, rien n’est éternel. Et surtout pas les aménagements extérieurs… Avec le printemps qui pointe le bout de son nez, voici venu le moment de réparer ce qui en a besoin.

Par Anthony Bailey

Je pense que les conditions météorologiques des derniers mois ont affecté plus d’un jardin ici et là. Les problèmes de clôture font partie du haut de la liste des réparations et autres reprises à entreprendre avec l’arrivée du printemps. En ce qui me concerne, je me suis retrouvé avec une douzaine de panneaux qui se sont écroulés pendant l’hiver. Et même si j’ai commencé par d’autres réparations plus urgentes, il était enfin temps que je m’en occupe. Voici donc un petit guide de réparation classique de clôture et des différentes méthodes pour y parvenir.

Analyse du problème

1. Cela a souvent l’air pire que ça ne l’est vraiment, à moins que la clôture soit initialement assez vieille et déjà en mauvais état. Dans ce cas-là, on ne se pose pas de question, on remplace le tout. En ce qui me concerne, la nature ayant repris une part de ses droits dans le jardin, il a déjà fallu déblayer le passage pour accéder à la zone concernée et ça n’a pas été si évident que cela. Toutefois, si les dommages ne concernent qu’une petite section de clôture, il peut être préférable d’essayer de trouver des panneaux de remplacement, plutôt que tout changer.

 

2. Les zones les plus classiques de point de rupture sont les poteaux, qui ont tendance à pourrir plus vite que les panneaux, surtout pour les parties enterrées. Sur un autre site, j’ai eu l’occasion de pouvoir faire la réparation d’un poteau qui avait été rongé en ajoutant un poteau d’étai à partir d’un beau morceau de chêne (Quercus robur) fixé avec deux tire-fond. Les poteaux de soutien en béton font aussi très bien l’affaire… d’autant qu’ils ne risquent pas de pourrir !

 

3. Pour les palissades, il est possible de renforcer les traverses à l’aide de plaques de réparation en acier galvanisé. Elles peuvent être peintes pour qu’elles se confondent le plus possible avec la clôture.

 

Préparation du chantier

4. Mon premier problème prend la forme d’un reste de pied de poteau bloqué dans du ciment. Je n’aime vraiment pas cette technique de fixation des poteaux dans le sol. C’est peut-être une solution rapide à mettre en place, mais cela, me semble-t-il, accélère aussi le pourrissement du bois à la zone de jonction de celui-ci avec le ciment. De plus, il faut maintenant enlever ce moignon avant de pouvoir faire une réparation digne de ce nom. Je le dis de façon très décontractée, car j’ai usé et abusé de cette technique lors de mes différentes opérations de réparation de clôture. Étant donné que les plots de ciment sont enterrés en profondeur, il faut déjà commencer par les retrouver et les mettre au jour.

 

5. Commencez par sonder la surface pour déterminer la zone où se trouve le plot. Votre pelle va rapidement céder la place à une truelle. N’oubliez pas d’utiliser des protections de genoux pour travailler au sol.

 

6. Il faut retirer toutes les grosses pierres et les racines de façon à pouvoir accéder par le dessous à votre plot de béton. Une scie d’élagage et un sécateur feront parfaitement l’affaire.

 

7. C’est d’autant plus vrai si vous n’avez que peu d’espace pour creuser  comme ce fut le cas ici. Un couteau désherbeur est aussi un bon moyen de pouvoir creuser autour et au-dessous de la forme en cône de votre plot de béton. Les mains restent la meilleure solution pour évacuer au fur et à mesure la terre. Gardez une brouette à proximité pour la recueillir.

 

8. Une fois que vous avez dégagé suffisamment de terre en profondeur et autour du plot, il va maintenant être beaucoup plus facile de s’attaquer au dégagement de celui-ci. Une masse à clôture d’au moins 6 kg est préférable pour ce genre de travail. Ici, les coups portés sur le reste du poteau ont permis de commencer à le desceller. Quelques coups de plus et le plot pouvait être retiré.

 

9. J’ai utilisé deux sangles à fermeture rapide que j’ai enroulées autour du plot ; puis j’ai noué les extrémités ensemble au-dessus de ma nuque de façon que le mouvement effectué pour me relever soit suffisant pour sortir ce gros poids mort du trou.

 

10. Dans le passé, j’aurais réutilisé le plot. Aujourd’hui, je profite de mon centre de recyclage pour gérer ce genre de déchets.

 

11. Lorsque vous achetez du matériel pour refaire une clôture, commencez par mesurer la longueur de la zone à remplacer et calculez le nombre de poteaux et de panneaux nécessaires ainsi que toute la quincaillerie utile, comme les clous ou les vis en acier galvanisé. Vous trouverez bien sûr les matériaux en GSB, mais aussi dans les enseignes de jardinage, chez les spécialistes de la construction et bien évidemment chez les revendeurs spécialisés de clôtures. Si le prix est déterminant pour le choix, il ne faut pas oublier d’y ajouter les coûts de livraison. Et, à moins de connaître quelqu’un qui a un camion et de bons bras, il faudra vous faire livrer les poteaux et les panneaux, même si rien ne vous empêche d’emporter les éléments les plus petits. Vérifiez bien les stocks pour être sûr que les quantités sont suffisantes en volume ET en qualité. Le mieux est encore de trouver un endroit où l’équipe est compétente et saura vous conseiller intelligemment. Il existe différents types de clôtures : à lames, brise-vue, panneaux décoratifs… Les panneaux sont généralement disponibles dans plusieurs dimensions, même si vous aurez certainement besoin d’un panneau de jonction plus court qu’il faudra donc recouper et refixer, ce qui n’est pas plus compliqué que de réparer un panneau abîmé.

 

Réparation par panneaux complets

12. Commencez déjà par stabiliser le fond de votre trou avec une brique pour y asseoir le poteau. Vérifiez ensuite la hauteur du poteau une fois posé ainsi que son écartement avec les autres poteaux les panneaux font généralement 1,80 m de large et l’alignement général de la clôture. Procurez-vous un cordeau si vous n’en avez pas.

 

13. J’ai bloqué le poteau sur ses côtés avec d’autres morceaux de briques et j’ai comblé le reste du trou avec de la terre. Ainsi, la prochaine fois que j’aurai besoin de remplacer un poteau ou d’y greffer un renfort, je n’aurai qu’à retirer un peu de terre et à déplacer quelques morceaux de briques.

 

14. Le poteau doit être bien droit et calé lors du remblayage, de façon que la terre pousse et cale les morceaux de briques correctement. Le câble présent sur la photo est un câble d’alimentation électrique pour un système d’éclairage extérieur. Il sera maintenu hors du sol pour éviter les problèmes lors d’un remplacement ultérieur du poteau.

 

15. Il faut d’abord bien tasser la terre partout autour du poteau en utilisant son propre poids pour le faire en piétinant la zone. La terre ne s’enfoncera pas uniformément à cause des différents morceaux de briques.

 

16. Gardez un niveau à bulle à portée de main et vérifiez que votre poteau reste bien vertical sous tous les angles. N’oubliez pas que si votre terrain est en pente, l’installation des poteaux et des panneaux se fait en escalier.

 

17. Utilisez votre masse à clôture ou une masse (à tranche sur la photo) pour bien tasser la terre autour du poteau. Vous verrez que toute la terre que vous avez retirée va retourner à sa place. Ôtez les racines et autres mauvaises herbes de la terre avant de tasser. Vérifiez à nouveau vos niveaux.

 

18. Il est possible de reprendre la stabilisation des poteaux en enfonçant à la masse des cales en bois dans le sol autour des pieds.

 

19. Il peut être nécessaire de placer le panneau sur quelque chose pour qu’il soit à la bonne hauteur. Dans ces cas-là, j’utilise un poteau avec une brique calée à l’extrémité pour ajuster l’angle et la hauteur de pose.

 

20. Le panneau est bloqué à l’aide d’une presse rapide sur le poteau, prêt à être fixé. J’ai virtuellement banni les clous traditionnels de mes projets. Je trouve que la qualité et la rapidité d’exécution avec de l’outillage électroportatif (visseuse ou cloueur) sont bien meilleures.

 

21. Étant donné que les panneaux remontent progressivement, le premier poteau du panneau à droite a dû être relevé et refixé dans le sol.

 

22. Pour ce faire, j’ai utilisé ici aussi un poteau et une brique en appliquant un effet de levier avec la brique de façon à pouvoir remonter le tout.

 

Réparation par demi-panneaux

23. Il me restait des demi-panneaux. Aussi, plutôt que de racheter tout un lot de panneaux complets, j’ai décidé de les fixer par deux en hauteur. Et le résultat est vraiment satisfaisant. J’ai utilisé une ficelle tendue en guise de niveau pour vérifier l’implantation en hauteur de mes poteaux.

 

24. Il faut maintenant retirer la traverse de faîtage du panneau inférieur en faisant bien attention à ne pas abîmer les éléments. Retirez délicatement les clous de façon à pouvoir réutiliser la traverse facilement.

 

25. Il est possible de réparer les dégradations du cadre avec les éléments d’autres panneaux. Assurez-vous seulement de travailler en douceur au moment de faire levier pour ne pas détériorer plus le panneau.

 

26. J’ai utilisé des vis de 40 mm pour fixer les éléments de réparation. Il faut qu’elles soient suffisamment longues pour tenir les tasseaux des deux côtés du panneau.

 

27. Le panneau inférieur est mis en place en vérifiant bien la mise à niveau. C’est ce qui détermine la position du panneau supérieur… Attention à ne pas vous tendre de pièges inutiles ! 

 

28. Le panneau supérieur a parfaitement pris sa place. Il doit reposer directement sur la partie supérieure du panneau inférieur et bien à niveau avec les différents bords de raccordement.

 

29. La traverse de faîtage du panneau inférieur est utilisée pour couvrir l’espace entre les deux panneaux. Elle est vissée sur les deux cadres de façon à venir en renforcement de la structure.

 

La finition du projet

30. Vous avez maintenant fini la reprise de votre clôture. Seul problème, le bois est neuf ou d’une couleur qui ressort beaucoup par rapport au reste de la clôture. Il faut donc appliquer une peinture de finition pour accorder la nouvelle clôture avec l’ancienne.

 

31. Au niveau du sol, plutôt que du bois  qui a toutes les chances de pourrir rapidement  pour fermer l’espace au-dessous des panneaux, j’ai utilisé quelques bordures en acier galvanisé qui me restaient, que j’ai fixées directement dessus avec des vis, sans faire de prétrou.

 

32. J’ai utilisé ensuite une finition adéquate en base aqueuse. Il m’a toutefois fallu la diluer quelque peu pour qu’elle puisse passer dans le pistolet. N’hésitez pas à filtrer votre mixture pour éviter que des « grumeaux » ne viennent obstruer le système de pulvérisation. Attention aussi à ne pas trop déborder lors de l’application de votre finition ou vous finirez avec une pelouse ou des arbustes de couleur marron !

33. Le résultat est assez satisfaisant : la teinte correspond plutôt bien et la couleur est assez discrète. Il ne reste maintenant plus qu’à remettre et rattacher les arbustes fruitiers en place et ce sera terminé.

Cet article est extrait du n°197 de L’Atelier Bois disponible sur Kiosque21.com

Bonjour 👋
L'équipe de L'Atelier Bois vous souhaite la bienvenue

Inscrivez-vous pour recevoir chaque mois notre newsletter dédiée aux passionnés du bois.

À propos de l'auteur

Oriane L'atelier Bois

Laisser un commentaire