Tout sur le bouleau

Originaire de l’Europe du Nord, le bouleau commun ou bouleau « verruqueux » se retrouve aussi dans le Nord de la France et fréquemment dans le Morvan. Remarquable pour son écorce blanche, lisse et presque brillante, le bouleau est une essence pionnière : avec de grandes racines tranchantes, il pousse dans des terres pauvres et siliceuses jusqu’à 2 000 mètres d’altitude et présente une grande capacité à occuper les espaces. De culture facile, le bouleau a une durée de vie d’une centaine d’années. Son bois assez clair est utilisé dans de nombreuses applications : bois de chauffage ou de menuiserie, il est aussi très souvent déroulé et tranché pour fabriquer des panneaux de contreplaqué, appréciés pour leur couleur pâle. Avec des caractéristiques mécaniques proches de celles du hêtre, le bouleau est connu pour sa capacité à être plié et modelé. Une aubaine pour les agenceurs et les fabricants de mobilier. 

 

Par Alice Heras

Il existe quatre espèces de bouleaux en Europe, dont deux arbres largement répandus, betula pendula, le bouleau verruqueux, et betula pubescens, le bouleau pubescent, et deux arbrisseaux des régions arctiques, betula nana et betula humilis. En France, on retrouve surtout du bouleau verruqueux, à hauteur d’environ 40 millions de m3 de volume sur pied, principalement dans le Nord et l’Est du pays, soit environ 2 % de la forêt. En Scandinavie et dans les pays baltes, ce chiffre s’élève à 10-15 % en moyenne. Essence pionnière*, le bouleau est particulièrement utile pour coloniser des landes et pousse facilement dans les forêts ayant été dévastées par le feu. Mais il est également cultivé dans des futaies appelées « boulaies », « boulinières » ou « bétulaies ». 

(*Ndlr : une espèce pionnière est une espèce qui est capable de coloniser ou recoloniser un environnement dépourvu de vie, notamment après bouleversement de celui-ci, à cause d’un feu de forêt par exemple.)

 

 

Une croissance rapide

Cet arbre à feuillage caduc présente des feuilles alternes ovales et légèrement dentées qui se colorent de jaune en automne. Le bouleau est présent sur tous les types de sols, mais il préfère les sols légers, acides, humides, frais et drainés. Si sa durée de vie peut atteindre 100 ans dans les pays froids, elle est considérablement raccourcie dans le Sud de l’Europe, où il n’atteint qu’une trentaine d’années. La croissance du bouleau est très rapide : environ un mètre par an en hauteur et 2,5 cm en largeur. La largeur de ses cernes est donc d’environ 4 mm. L’arbre atteint des hauteurs allant de 8 mètres pour les plus petits jusqu’à 20 mètres environ pour les plus grands. Cette croissance permet d’envisager une récolte finale vers l’âge de 50/60 ans pour un diamètre de 40 à 45 cm à 1,30 m du sol.

 

Aussi pliable qu’un roseau

 

La bétuline confère à son bois une couleur très claire et parfois jaunâtre. Il présente par ailleurs une homogénéité dans le grain qui le rend très attractif en termes de décoration. Léger et résistant à la fois, il peut être facilement tranché, collé et plié, car il conserve longtemps la forme qu’on lui a donnée. Ceci explique que le bouleau soit aussi souvent utilisé pour réaliser des placages et des panneaux de contreplaqué, plus légers que ceux réalisés à partir d’autres essences. Il est utilisé depuis longtemps pour fabriquer des manches d’outils, des objets et surtout des meubles.

 

 

Propriétés physiques et mécaniques Durabilité

 

Masse volumique : 650 kg/m3 à 12 % d’humidité

Module d’élasticité : 170 000 kg/cm2

Dureté Monnin : 3,1 N/mm-1

Retrait volumique : 0,38 %

Stable

Le bouleau possède un grain fin aux cernes homogènes, de petits nœuds et de légères putréfactions. Il est facile à travailler. Il s’imprègne aisément. L’essence se scie sans difficulté, son séchage est facile, rapide et sans défauts. Si elle se colle facilement, pour le clouage et le vissage il est conseillé de réaliser des avant-trous. 

 

 

 

Une sève très prisée

L’utilisation de « produits dérivés » du bouleau remonte au paléolithique moyen : le brai obtenu par distillation sèche de l’écorce servait d’adhésif à cette époque. Il a plus tard été utilisé comme bois de boulange, car il brûle vite sans que sa flamme soit trop chaude et il laisse peu de cendres. Depuis quelques années, c’est la sève de bouleau, à partir de laquelle on tire l’eau de bouleau, qui est particulièrement prisée. Diurétique, favorisant les fonctions d’élimination rénale et digestive, cette sève permet également de traiter les affections cutanées. La sève de bouleau est riche en minéraux, oligoéléments et vitamines B. L’engouement est tel que sa consommation a pratiquement doublé au cours de ces dernières années, même s’il n’y a pas de chiffres officiels sur le volume de la récolte en France. 

 

 

 

La nouvelle marque incontournable pour le bois français

Initiée en 2015 par des professionnels de la Fédération nationale du bois, la marque Bois de France, auparavant Bois Français, a entamé sa refonte en 2019. Après un long travail réalisé sur le référentiel, elle est prête aujourd’hui à prendre son envol. La marque Bois de France pourra ainsi être apposée aux entreprises transformant en France avec du bois français exclusivement, ou presque. Un gage de traçabilité de l’essence et d’engagement dans le développement de la filière bois-forêt. Qui permettra bientôt aux consommateurs d’identifier facilement les sciages et les produits bois 100 % français, dont le bouleau, bien entendu.

 

 

Où le trouver

Il est parfois difficile pour le particulier de s’approvisionner en bouleau. Les premiers choix partent en effet chez les industriels qui transforment l’essence en parquet, mobilier, mais aussi panneaux, placage et contreplaqué. Dans le cas du bouleau, les autres choix partent souvent en bois de chauffage. L’ONF combat par ailleurs activement les particuliers qui prélèvent la sève de bouleau dans les forêts publiques au printemps, car cela fragilise les arbres. 

 

• Chez les scieurs membres de la FNB, « certains industriels développent un service de vente auprès des particuliers, qu’ils ont perfectionné au cours du premier confinement », note Éva Cojean. Ils ne sont cependant pas majoritaires. « Souvent tout va dépendre de la demande du particulier et de ce que proposent les scieurs. » Le mieux est donc d’appeler le scieur le plus proche et de s’informer. Leur annuaire est en ligne sur le site www.bois-de-france.org.

 

• Les parqueteurs, en revanche, proposent souvent des sciages de qualité. Ils ne sont plus très nombreux en France, mais recensés en grande partie sur le site du syndicat professionnel www.parquetfrancais.org

• Les négoces et les GSB demeurent la ressource principale pour les particuliers. « Il ne faut pas oublier que les scieurs les alimentent directement », souligne Éva Cojean. On y trouve en général un large choix de produits en chêne plus ou moins transformé. Pour s’assurer de la bonne qualité du sciage, de nombreux instruments sont mis à disposition pour les particuliers, notamment, encore sur www.bois-de-france.org

• Les plateformes et boutiques de vente directe en ligne connaissent un essor depuis de nombreuses années. Elles se sont définitivement consolidées comme lieu de vente bois lors du premier confinement. Attention, les prix et les qualités sont très variables. À réserver plutôt pour les petits projets. 

• La vente entre particuliers fonctionne aussi correctement, mais lorsque l’on recherche un volume précis ou une qualité particulière, on n’y trouve pas forcément son compte. 

 

 

Dans tous les cas, il convient d’examiner l’essence en détail, nœuds, fentes, séchage (se munir d’un humidimètre). Et privilégier le marchand spécialisé local, qui saura apporter des conseils d’expert pour le stockage et l’usinage.