Articles Newsletter Technique

Six techniques d’assemblage testées jusqu’au point de rupture

© L’Atelier Bois / GMC Publications Ltd. / Derek Jones

Technique >> Intermédiaire

Pour éviter qu’un problème se répète, il faut d’abord comprendre ce qui est arrivé en premier lieu. Ainsi, nous avons poussé ces assemblages jusqu’au point de rupture et analysé les résultats…

 

Par Derek Jones
Au fil des années, j’ai croisé pas mal de personnes qui ont écrit sur l’ébénisterie et qui ont essayé de résumer cela en une phrase. Aussi doués soient-ils dans un atelier, la plupart d’entre eux semblent moins à l’aise pour donner une définition simple et claire de l’ébénisterie qu’à pratiquer cet art. Mais est-ce vraiment surprenant si l’on considère que nous faisons plutôt les choses par habitude (parfois bonne et parfois mauvaise), souvent acquise aux côtés de nos pairs et mentors en les observant silencieusement ?
Ainsi, les décisions pour la réalisation d’un projet sont souvent prises à l’aune du matériel et des équipements que nous avons à notre disposition ou des contraintes économiques et/ou temporelles qui nous sont imposées. Assez curieusement, c’est une personne qui, étant connue pour ne jamais faire bref, a résumé simplement ceci : « La quintessence d’un travail d’ébénisterie réside dans la précision de ses assemblages. » La nature du design, qu’il s’agisse d’un élément isolé ou faisant partie d’un ensemble, exemplaire unique ou de production en série, n’est que secondaire, car sans cet élément primordial tout projet est destiné à ne pas être réussi. Quand on y pense, il n’y a pas vraiment de bons ou de mauvais types d’assemblage, juste ceux qui sont adaptés ou pas à un projet et, même si cela peut sembler un peu trop vague, c’est tout de même le meilleur conseil que je puisse offrir à quelqu’un qui envisagerait un avenir dans l’ébénisterie.
Nous avons déjà évoqué les assemblages à tourillons dans les pages du magazine comme une technique viable de fabrication de meubles contemporains. Ayant eu personnellement à lutter pour obtenir des résultats satisfaisants avec les tourillons tout au long de ma carrière, je vous avoue que j’étais assez peu emballé à l’idée de m’y confronter à nouveau. Les dominos, les lamelles et les traditionnels tenons et mortaises ayant toujours eu ma préférence, je m’étais assez peu penché sur les autres types d’assemblage.
J’ai, depuis, appris à découvrir et apprécier le système Zeta P2 de Lamello et les guides de perçage de Kreg pour certaines applications, car, en plus d’être utiles, ils m’ont forcé à remettre en question quelques-unes de mes vieilles méthodes. Ce qui suit est donc une série d’expérimentations sur six types d’assemblage afin de les tester et de comprendre non seulement lequel est le plus résistant à l’usage, mais aussi comment et pourquoi ils cèdent.
Je préfère vous le dire tout de suite, les appréciations qui suivent ne sont pas définitives, car, comme pour beaucoup de choses liées à la mise en œuvre de matériaux naturels, il y a beaucoup trop de variables à prendre en compte pour en faire une science exacte.

Les assemblages sont montés dans le châssis de test et bloqués à l'aide d'une cale oblique.

Les assemblages sont montés dans le châssis de test et bloqués à l’aide d’une cale oblique. © L’Atelier Bois / GMC Publications Ltd. / Derek Jones

Principes
Pour le test, nous avions en tête de nous appuyer sur le principe de base d’un assemblage à 90° dont le fil du bois serait en opposition. Ceci représente l’essentiel des assemblages de structures et de carcasses de meubles qui peuvent être soumis à ce genre de force : ceci inclut les cadres, les portes à panneaux, certains types de structures de chaises, et même des établis… Certains de ces types d’assemblage, comme le tenon, ont des déclinaisons qui impliquent des cales ou des chevilles, ce qui les avantageait grandement par rapport aux autres. Nous avons donc décidé de les exclure de ce test. Cela pourrait toutefois faire l’objet d’un prochain article…
Pour assurer une certaine égalité, il fallait que nos assemblages soient comparables en taille et représentatifs de leur mise en application. Par exemple, les tourillons que nous avons utilisés faisant 50 mm, ce qui veut dire 25 mm de pénétration dans chaque élément, les dominos et le tenon-mortaise ont été sélectionnés en conséquence. Les lamelles et le système de vissage invisible ont été mis en œuvre comme l’art le réclame en fonction des caractéristiques des éléments à assembler ou de l’assemblage lui-même. Pas besoin d’être un expert pour entrevoir les problèmes inhérents à ce principe et même le plus inexpérimenté des ébénistes pourrait prédire certains des résultats. Ainsi, même si certains assemblages étaient destinés à mieux résister que d’autres, ce n’était pas le seul objectif de ce test. Il était tout aussi intéressant de trouver ce qui avait précisément amené aux points de rupture.

 

Certains assemblages ont des points de rupture assez moyen comme ici : point de rupture relevé à 12,4 bar (180 psi)…

Certains assemblages ont des points de rupture assez moyen comme ici : point de rupture relevé à 12,4 bar (180 psi)… © L’Atelier Bois / GMC Publications Ltd. / Derek Jones

… Là où d'autres sont presque trois fois plus résistants : (Point de rupture relevé à 45,5 bar (660 psi).

… Là où d’autres sont presque trois fois plus résistants : (Point de rupture relevé à 45,5 bar (660 psi). © L’Atelier Bois / GMC Publications Ltd. / Derek Jones

 

Lamelles, dominos, tourillons, tenon-mortaise, vissage invisible, Zeta P2… Tous ont subi le test de résistance.

Lamelles, dominos, tourillons, tenon-mortaise, vissage invisible, Zeta P2… Tous ont subi le test de résistance avec plus ou moins de succès. © L’Atelier Bois / GMC Publications Ltd. / Derek Jones

 

Bonjour 👋
L'équipe de L'Atelier Bois vous souhaite la bienvenue

Inscrivez-vous pour recevoir chaque mois notre newsletter dédiée aux passionnés du bois.

À propos de l'auteur

mm

L'Atelier Bois

Laisser un commentaire