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Bien choisir ses équipements de protection individuelle (EPI)

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Petit tour d’horizon des différents types de protections individuelles et de leurs usages…

Si la tendance générale est plutôt à la baisse pour les accidents du travail (-4,3 % en 2012 pour les accidents du travail avec arrêt), il n’en reste pas moins que la fréquence de ceux-ci est de 35 pour mille… Personne n’est à l’abri d’une faute d’inattention, d’une erreur ou d’un problème technique qui mène à l’accident… C’est à ce moment-là que nos équipements de protection individuelle doivent pouvoir pallier ces déficiences ou ces dangers.

 

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• Les chaussures

Les blessures aux pieds, représentant environ 7 % des sièges de lésion des accidents du travail, se divisent en deux grandes catégories. La première comprend les traumatismes comme les perforations avec pénétration d’un corps étranger, les écrasements, et les lacérations. La seconde regroupe les blessures résultant de glissades, de faux mouvements, de chutes et de sollicitations excessives du pied mal chaussé, provoquant entorses de la cheville, tendinites, épines calcanéennes, fractures du calcanéum et diaphysaires, aponévrosites plantaires et autres pathologies ligamentaires et ostéo-articulaires. Les chaussures et bottes de protection servent à protéger les pieds contre un grand nombre de blessures, le plus souvent associées à l’impact d’un objet lourd ou à la perforation causée par celui-ci, ou à une glissade.

 

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• Les masques respiratoires

La protection des voies respiratoires est nécessaire lorsqu’un travailleur est susceptible d’inhaler des poussières, vapeurs, gaz ou aérosols ou s’il travaille dans une ambiance appauvrie en oxygène. Le choix du masque de protection va dépendre de la nature du travail effectué, de la durée d’exposition, des caractéristiques des différentes substances intervenantes. Compte tenu de la pénibilité qu’il engendre, le recours à un appareil de protection respiratoire ne doit se faire que dans certaines situations courtes ou exceptionnelles pour lesquelles il n’est pas possible de faire appel aux techniques de protection collective ou lorsque ces techniques sont insuffisantes. Les particules inhalées, les gaz et vapeurs respirés peuvent occasionner de nombreux troubles respiratoires immédiats et, à la longue, des maladies graves (toux, asthme, bronchite, œdème, fibrose, silicose, asbestose, cancers du poumon et des voies respiratoires…).
Il existe de très nombreux types d’appareils de protection respiratoire qui ont été conçus par les fabricants pour s’adapter chacun à un domaine précis et restreint de situations d’utilisation. Un utilisateur pourrait se trouver en situation de grave danger si le type d’appareil sélectionné n’est pas adapté, ou encore si l’appareil est utilisé en dehors des limites prévues par le fabricant.

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• Les lunettes

Dans beaucoup d’environnements industriels, la protection des yeux et du visage est obligatoire. De nombreuses applications quotidiennes peuvent en effet générer des particules en suspension, des projections de liquides corrosifs, des rayonnements qui peuvent blesser les yeux et le visage. Les employeurs doivent fournir un EPI qui offre une protection adéquate des yeux et du visage. Les EPI pour les yeux et le visage comprennent les lunettes, les masques, les écrans et les visières grillagées. On trouve aussi des EPI spécifiques à une activité (comme les masques de soudeur).
Des lunettes de vue ne constituent pas un EPI ; il faut donc les associer à des surlunettes adaptées. Le choix d’un EPI des yeux et/ou du visage dépend des résultats de l’évaluation des risques auxquels sont exposés les travailleurs et de l’analyse des contraintes présentées par le poste de travail, des tâches à exécuter et de l’environnement de travail.

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• Les protections auditives

Les méfaits du bruit dans notre vie quotidienne, privée ou professionnelle, sont trop souvent méconnus et négligés. Pourtant les conséquences peuvent être graves et irréversibles.
Les nuisances sonores provoquent des troubles auditifs (surdité avec déficit auditif temporaire ou définitif, acouphènes), mais pas seulement (impact sur la fatigue et le stress par exemple). Lorsqu’il est impossible de réduire le bruit à un poste de travail par des protections collectives, des protections auditives individuelles doivent être portées. Le choix d’un protecteur individuel contre le bruit s’effectue en fonction de l’environnement de travail afin d’apporter une protection acoustique satisfaisante et une gêne minimale au porteur.
Il existe plusieurs types de bruits, qui se différencient en fonction de leur fréquence exprimée en hertz (Hz) et de l’intensité du son exprimée en décibels (dB).
Les EPI pour l’appareil auditif sont principalement les casques antibruit, constitués de coquilles qui s’appliquent sur l’oreille et les bouchons d’oreilles qui sont introduits dans le conduit auditif.
Le casque antibruit est plus efficace que les bouchons, mais plus encombrant et plus chaud (transpiration importante l’été).

 

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• Les gants

Nos mains sont les premières victimes des travaux manuels (27 % des causes des accidents du travail, soit le taux le plus élevé par rapport au reste des parties du corps) et elles subissent de nombreuses agressions : coupures, brûlures, déchirures, décharges électriques, chocs, écrasements, allergies… Il faut donc prendre le plus grand soin de ce premier outil, indispensable mais fragile. Il n’existe pas de gants universels. Le choix des gants est spécifique de chaque type de tâche et sur les étiquettes des gants, des pictogrammes et des indications de risque renseignent l’utilisateur sur les caractéristiques techniques des gants en fonction de leur utilisation. Les exigences générales des gants de protection sont définies par la norme EN 420.

 

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• Les vestes et les tabliers

On l’oublie trop souvent, par confort ou par méconnaissance, mais le haut du corps doit aussi être protégé lors de certaines opérations telles que la manipulation d’outils coupants ou de lames de scie, l’application de produits chimiques agressifs. Ici aussi, le risque à maîtriser déterminera le type de protection approprié. Un sculpteur a tout intérêt à porter au moins un tablier en cuir qui permet de protéger des coupures et légères perforations qui peuvent survenir dans son travail. Les tourneurs portent traditionnellement une blouse qui se resserre au niveau des poignets et du haut du cou pour éviter de laisser passer les copeaux qui sont projetés – le tissu ne doit pas accrocher les copeaux à sa surface. Les travaux sur machines stationnaires impliquant un entraînement de pièce nécessitent de ne pas porter de vêtements amples ou susceptibles d’être happés par le système d’entraînement. L’application de produits chimiques, plus ou moins agressifs, nécessite aussi de bien se protéger. On sélectionne un vêtement de protection en fonction de sa capacité à protéger contre le risque encouru, mais également en tenant compte de son confort, de son esthétisme et de sa fonctionnalité (modes d’ajustement, poches, fermetures, renforts…).
Tous ces vêtements sont régis par des normes européennes spécifiques.
Les exigences générales des vêtements de protection sont fixées par la norme EN 340.

 

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• Les pantalons et les genouillères

Les coupures aux jambes sont fréquentes et peuvent être graves (section de l’artère fémorale) pour les travailleurs dont les jambes sont exposées. Pour un bûcheron, l’un des risques principaux est la coupure par la chaîne de tronçonneuse en mouvement, essentiellement au niveau de la jambe ou du pied. Un pantalon ou jambière de sécurité contient plusieurs couches de textile synthétique très résistantes qui, en cas de contact avec la chaîne, la freinent puis la bloquent par accumulation des fibres sur le pignon d’entraînement de la tronçonneuse.
La norme EN 381-5 (juillet 1995) régit ces protections : « Vêtements de protection pour utilisateurs de scies à chaîne tenues à la main. Partie 5 : exigences pour protège-jambes. »
Carreleurs, étancheurs, parqueteurs, poseurs de revêtements de sols, plombiers, électriciens : ce sont environ 300 000 personnes en France qui sont exposées à des risques de traumatismes cumulatifs. Utiliser des protections spécifiques individuelles pour les genoux réduit ces risques : il convient de porter des genouillères ou d’utiliser des supports siège-genoux lorsqu’il est nécessaire de travailler à genoux.

 

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• Les autres équipements

Au-delà des équipements de protection directe dont l’action de protection est immédiatement identifiable (lunettes, masques, gants…), il peut être judicieux de voir plus loin et d’apprendre à connaître votre corps et ses limites. Les différentes douleurs et gênes fonctionnelles que l’on ressent sont les premiers indices des troubles musculo-squelettiques (TMS) – épaules, coudes, poignets, genoux, chevilles, colonne vertébrale, etc. – et ceux-ci ne doivent pas être ignorés, car ils peuvent mener à terme à des lésions irréversibles et constituer des handicaps durables nécessitant des interventions chirurgicales.
Aussi, même si cela peut parfois sembler un peu « gadget », ne boudez pas le plaisir de vous équiper avec quelques accessoires bien sentis tels que les genouillères évoquées ci-dessus, mais aussi des harnais et des ceintures porte-outils, des accessoires de manutention ou des ceintures de maintien.

 

Remerciements/sources
• Haléco – www.haleco.fr
• INRS – www.inrs.fr
• La maison du tournage – www.shop-maisondutournage.com
• Officiel Prévention – Santé et sécurité au travail – www.officiel-prevention.com

 

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