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Bien aménager et entretenir sa terrasse

Choix des essences, accessoires de pose, finition et entretien… Petit tour des bonnes pratiques pour une belle terrasse qui dure.

Par Cyril Garnier

Avec les beaux jours qui reviennent, voici venu le temps de se tourner vers la terrasse. Que vous décidiez d’en installer une nouvelle ou de rénover l’existante, il est primordial de se poser les bonnes questions et d’opérer les bons choix, tant du point de vue des matériaux que de celui de la pose et de l’entretien.

©bondex Un saturateur permet d’imbiber et de protéger les bois qui ne se laissent pas imprégner, comme les bois exotiques par exemple.

Le choix des lames

Au-delà du critère esthétique, qui reste la première raison du choix d’un produit, il faut que votre terrasse soit aussi pratique à installer et à vivre. En effet, si ce n’est pas le cas, elle perdra rapidement de son intérêt. Gardez à l’esprit que la sécurité et le confort sont primordiaux. Votre terrasse, en étant exposée aux éléments et à l’usure, ne doit pas  ou le moins possible – être sujette aux changements de teinte, à l’éclatement du bois, aux glissades (dues à l’humidité ou aux mousses). Les lames lisses offrent un bel aspect homogène et structurel qui préserve le dessin du bois, mais peuvent se révéler glissantes si le terrain est exposé aux intempéries et aux hydrocarbures (proximité d’axes routiers importants, de couloirs aériens…) ou si les lames sont trop lustrées. La tendance du moment est aux lames travaillées à la brosse pour offrir un aspect vieilli et rustique.

Les lames rainurées offrent une très bonne accroche sur terrain sec. En revanche, elles peuvent entraîner un risque de glissades à cause des accumulations d’eau et de l’apparition de mousses et de champignons qui se logent dans les rainures. Leur entretien est plus compliqué, car il faut réussir à bien brosser le fond des rainures pour éviter la prolifération des mousses. D’autre part, ces lames nécessitent une pose soignée, car les écarts ont tendance à être très voyants.

© Heco Les lames doivent être fixées par deux vis à chaque extrémité, avec un retrait d’au moins 20 mm.

Du point de vue des essences, les bois exotiques sont généralement plus onéreux, mais aussi plus résistants, et offrent un choix esthétique plus varié. Il est possible de trouver des essences locales à peu près aussi résistantes, comme le douglas qui est naturellement classe 4. Les lames de bois composites (mélange de farines de bois et de résines polymères) sont très pratiques. Elles offrent généralement une face lisse et une face rainurée afin de laisser un grand choix dans l’aménagement de la terrasse. Elles demandent un entretien minimal, mais sont sujettes à la décoloration et ne peuvent être poncées pour rattraper ces défauts de couleur, surtout du côté rainuré. Évitez autant que possible les lames alvéolées, plus fragiles.

 

© Heco Un espaceur est une cale en plastique qui a l’avantage de ne pas glisser entre les lames et d’assurer la constance de l’écartement.

 

Les dimensions ont aussi leur importance. Si, aujourd’hui, la mode est aux lames larges, il ne faut pas oublier qu’une largeur importante provoquera un effet de tuilage du bois, qui aura pour conséquence de créer des zones de rétention d’eau. Pour éviter cet inconvénient, il est préférable de choisir des lames de moins de 14cm. Vérifiez également que le rapport largeur/épaisseur est supérieur à 6. La pose de lames en bord de piscine ou dans des environnements très humides nécessite l’utilisation de bois de classe 5 (ou équivalent comme le composite) sous peine de dégradation très rapide.

 

Les accessoires de pose

Une fois la sélection des lames opérée, il faut maintenant passer à la pose. Il existe de nombreux ouvrages sur le sujet. Nous ne saurions trop vous recommander de vous lancer dans un peu de lecture avant tout. Ces ouvrages sont riches de renseignements et, surtout, de conseils. Chaque système de lame et chaque surface de terrain nécessite une pose particulière : sur lambourdes (qui ne doivent jamais faire moins de 38mm), sur plots en béton ou sur plots réglables.

Si vous choisissez une pose vissée, faites bien attention à la qualité des vis et aussi à leur esthétique. Tête plate ou tête bombée, préférez des vis inox de qualité, car, au-delà de la résistance de la vis, c’est aussi la dégradation du bois que vous éviterez. C’est encore plus vrai pour les milieux salins et les bords de piscines. La longueur des vis est conditionnée par l’épaisseur des lames que vous allez poser. Ainsi, il faut que le rapport entre la lame et la vis soit de 2,5 (par exemple, pour une lame de 20mm, choisissez des vis de 50mm). Le diamètre des vis tourne autour de 5mm en général, sauf cas particulier. Une vis à double filet autorise plus facilement les mouvements du bois qui peuvent survenir entre les lambourdes et les lames.

 

© Heco Une vis à double filet autorise plus facilement les mouvements du bois qui peuvent survenir entre les lambourdes et les lames.

 

© Heco Les plots réglables sont très prisés pour les terrains irréguliers.

N’oubliez pas de percer des prétrous et d’en chanfreiner légèrement les bords pour éviter que les vis n’affleurent trop, d’autant plus que le bois sera amené à se dilater au fur et à mesure des saisons. Les lames doivent être fixées par deux vis à chaque extrémité, avec un retrait d’au moins 20mm. Prévoyez donc des lambourdes de 60 ou 70mm de large et, si ce n’est pas suffisant, doublez-les. Il faut aussi tenir compte de la dilatation des lames (différente en fonction des essences et des dimensions des lames).

© Heco Les systèmes de clipsage sont montés avant la pose de la lame

 

Vous laisserez un espace suffisant entre chaque lame (les notices des fabricants donnent généralement cette indication). Pour ce faire, nous vous recommandons d’utiliser un petit accessoire du commerce bien pratique : l’espaceur, qui est une cale en plastique (disponible en différentes largeurs) dont l’avantage est de ne pas glisser entre les lames et d’assurer la constance de l’écartement. En cas de mouvement latéral prononcé du bois, il est toujours possible de reprendre l’alignement de la lame avec un redresse-lame.

© Heco Il est possible de corriger une lame qui s’est tordue à l’aide
d’un redresse-lame.

Les produits de finition

Le choix est difficile, mais nous vous recommandons d’éviter tout ce qui est peinture et lasure : la peinture, en plus d’être filmogène et d’empêcher l’évaporation de l’humidité, va donner un effet glissant à votre sol; la lasure, qui ne s’applique pas sur des éléments horizontaux (sauf produit très spécifique), va se décoller sous l’action de l’humidité. Éventuellement, vous pouvez commencer par teinter votre bois avec une lasure, puis vous l’égrènerez avant d’y appliquer un vernis ou un vitrificateur. Si vous choisissez l’option vernis, gardez à l’esprit que c’est une finition filmogène qui, si elle empêche l’eau de pénétrer dans le bois, l’empêche aussi de s’évaporer. Préférez des vernis très haute résistance ou marins.

© Durieu La pose de lames en bord de piscine ou dans des environnements très humides nécessite l’utilisation de bois de classe 5 (ou équivalent comme le composite) sous peine de dégradation très rapide.

 

Les bois résineux et autres bois exotiques comme le sipo, le teck ou l’iroko sont très difficiles à imprégner. Il faut donc appliquer un saturateur qui va imbiber le bois. La finition obtenue donne un rendu mat et permet de garder son aspect naturel. Une huile est un choix raisonnable surtout pour les essences de bois exotiques qui permet de bien souligner l’aspect du bois, mais qui nécessite un entretien régulier.

© Piveteau La tendance du moment est aux lames travaillées à la brosse pour offrir un aspect vieilli et rustique.

 

© Durieu … qu’il est toutefois possible de traiter avec un dégriseur pour rendre son aspect d’origine au matériau.

© Durieu Le grisaillement est un effet naturel du bois…

 

 

 

 

 

© Durieu Du point de vue des essences, les bois exotiques sont généralement plus onéreux, mais aussi plus résistants et offrent un choix esthétique plus varié.

 

 

Les produits d’entretien

© Durieu Les lames rainurées offrent une très bonne accroche sur terrain sec.

À la sortie de l’hiver, votre terrasse est généralement saturée de poussière, de saleté, voire de mousse. Vous commencerez donc par un bon nettoyage de printemps en brossant régulièrement les lames. Avec les intempéries et les rayons UV, le bois de votre terrasse peut griser. C’est un processus naturel qui n’altère en rien les capacités structurelles du bois. Si toutefois cela ne vous convientpas d’un point de vue esthétique, vous pouvez toujours appliquer un produit dégriseur. Le nettoyage standard s’effectue avec un balai-brosse et un produit d’entretien ménager naturel (pour ne pas polluer les sols). Vous pouvez aussi appliquer un déshuileur pour éliminer les taches et les huiles noircies avant de repasser une ou plusieurs couches d’huile ou de saturateur en fonction des besoins.

Cet article est extrait du magazine 197 de L’Atelier Bois disponible sur kiosque21.com

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À propos de l'auteur

Oriane L'atelier Bois

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